Winston Churchill, premier ministre du Royaume-Uni
Envie de mieux connaître Winston Churchill ? Prenez dix minutes pour connaître l’essentiel à son sujet, avec la leçon de Mémorable, l’application de culture générale créée par les journalistes du Monde.
Qui est Winston Churchill ?
Winston Churchill (1874-1965), alors premier ministre du Royaume-Uni, est un des principaux artisans de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale.
D'abord officier et correspondant de guerre - de Cuba au Soudan en passant par l’Inde et l’Afrique du Sud -, le fils d’aristocrate devient, à 26 ans, député conservateur comme son père, mort prématurément. Quarante ans durant, entrecoupés d’échecs et de traversée du désert (la défaite aux Dardanelles pendant la première guerre mondiale l’éloigne provisoirement du pouvoir), l’homme politique britannique, volontiers anticonformiste, un temps libéral, occupe huit portefeuilles ministériels (Commerce, Intérieur, Finances, Amirauté…) avant d’endosser le rôle de sa vie, à la tête du gouvernement. Il succède ainsi à Neville Chamberlain, un des signataires des accords de Munich, dont il avait dénoncé la politique d'apaisement envers Hitler.
A peine nommé premier ministre, en mai 1940, Churchill voit les principaux pays alliés céder face au Führer. Lui refuse de négocier : il réarme la Grande-Bretagne, la galvanise à coups de discours enflammés, s'assure de l'aide américaine et tient bon, malgré les torpilles et les bombes allemandes qui tuent 43 000 civils. N’avait-il pas annoncé dès sa prise de fonction "Je n'ai rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur", promettant : "Nous nous battrons sur les plages [...]. Nous ne nous rendrons jamais." Quand l'URSS et les Etats-Unis se trouvent engagés dans le conflit, il travaille avec eux à la victoire finale de 1945, tout en soutenant le général de Gaulle, chef de la France libre, en dépit de désaccords.
Au sortir de la guerre, “le vieux lion” n’est pas réélu, remplacé par Atlee et les travaillistes auxquels il reprochera, lui le fervent défenseur de l’Empire britannique, d’avoir accordé à l’Inde son indépendance en 1947.
Churchill ne disparaît pas pour autant de la scène internationale. Ses talents d’orateur continuent de faire merveille, laissant loin derrière lui ses difficultés d'élocution, désormais largement surmontées. Dans un discours prononcé à Zurich en 1946, l'ex-premier ministre britannique appelle à la création des "Etats-Unis d’Europe", pour mettre fin à l'antagonisme franco-allemand et garantir la paix sur le continent, tout juste sorti de la seconde guerre mondiale. Mais il n'imagine pas impliquer la Grande-Bretagne, préférant "le grand large" et l'alliance avec Washington.
La même année, lors d’une intervention à Fulton (Etats-Unis), l'anti bolchévique de longue date s’illustre en employant l'expression imagée "rideau de fer", entrée depuis dans les livres d’Histoire.
L’auteur de discours qui ont marqué son époque se distingue aussi par son sens de l'humour et de la répartie. Il rit des autres – tel ce confrère qui "a parlé sans notes, et presque sans idées" –, et sait rire de lui-même : "Je ne peux vivre sans champagne. Dans la victoire, je le mérite, dans la défaite, j'en ai besoin", dit-il en reprenant une phrase de Napoléon. Bourreau de travail, il aime la vie et "se contente du meilleur", selon un bon mot qu'il reprend à son compte.
Passionné d'histoire, de Shakespeare et de poésie, Churchill travaille sans relâche sa plume et son verbe, couchant depuis toujours sur le papier ses récits de combat et de voyages, biographies de son père et de son illustre ancêtre Malborough, une trentaine de volumes publiés dont Mémoires de guerre et Histoire des peuples de langue anglaise. En 1953, le prix Nobel de littérature récompensera Winston Churchill l’écrivain "pour sa maîtrise des descriptions historiques et biographiques et ses discours brillants", une première pour un chef de gouvernement.
Le 24 janvier 1965, Sir Winston Churchill qui avait lutté sa vie durant pour surmonter des épisodes dépressifs, ce démon intérieur qu'il surnommait son Black Dog (« chien noir »), tire sa révérence à l’âge 90 ans, vaincu par un ultime AVC.
Mémorable
Tous les jours, des quiz et des leçons pour développer votre culture générale et votre mémoire.Pourquoi Winston Churchill est-il célèbre ?
Winston Churchill (1874-1965) se distingue comme chef du gouvernement britannique durant la seconde guerre mondiale. De 1940 à 1945, il incarne la résistance et le courage de son peuple face aux nazis et prépare la victoire, avec les Etats-Unis et l'URSS, tout en soutenant la France libre du général de Gaulle.
L’homme au sens de l’humour aiguisé, grand amateur de champagne, de whisky et de cigares, est également connu comme l'un des plus grands orateurs de son temps. "Je n'ai rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur", déclare-t-il sitôt nommé premier ministre britannique, en mai 1940. La fameuse expression du “rideau de fer” est tirée d’un de ses discours - prononcé aux Etats-Unis en 1946 - et destinée à dénoncer l'installation de régimes communistes en Europe de l'Est, contrôlés par l'URSS et isolés du reste du continent.
Ses livres et ses "discours brillants" lui valent d'être le seul chef de gouvernement à avoir obtenu le prix Nobel de littérature, en 1953.
De quoi est mort Winston Churchill ?
Quelques jours après son dernier AVC, Sir Winston Churchill, à la santé déjà fragile, meurt le 24 janvier 1965, à 90 ans, soixante-dix ans jour pour jour après son père qu'il admirait tant, et auprès duquel il sera enterré. Elizabeth II organise des funérailles nationales, habituellement réservées aux souverains.
Cent-dix pays sont représentés "et, pour le regarder passer à Londres, toute la ville. Et, sur les écrans de télévision, le monde entier", écrit Le Monde.