Georges Brassens, chanteur à textes
Envie de mieux connaître Georges Brassens ? Prenez 10 minutes pour connaître l'essentiel à son sujet, avec la leçon du Monde Mémorable, l'application de culture générale créée par les journalistes du Monde.
Qui est Georges Brassens ?
Venu à Paris à l’âge de 18 ans, le Sétois Georges Brassens (1921-1981) travaille à devenir poète et écrivain. L’année de ses 30 ans, il passe des auditions pour faire connaître la trentaine de chansons qu’il a écrites. Un an plus tard, en 1952, la chanteuse Patachou lui prend quelques textes et le pousse à interpréter lui-même les autres. Dans le cabaret de Patachou, puis aux Trois Baudets, il plaît tout en faisant scandale. Il signe son premier disque.
Le Gorille et La Mauvaise Réputation, deux des premiers titres qu’il enregistre en 1952, sont interdits de passage à la radio. Anarchiste dans sa jeunesse – il collabore au journal Le Libertaire –, Georges Brassens demeurera toute sa vie rétif à l’ordre établi, se moquant notamment de l’Eglise catholique (Le Mécréant, Tempête dans un bénitier).
Avec Hécatombe, Le Cocu, Les Trompettes de la renommée et bien d’autres, il s’arroge le record du nombre de chansons censurées par le comité d’écoute, en place jusqu’en 1964. « Je ne pense pas qu’elles souillent les oreilles », commente Brassens, ajoutant que leur non-diffusion lui « permet de les garder plus longtemps ».
Fidèle à ses premières amours envers la poésie, Brassens met en musique et chante de nombreux poèmes de Villon, Hugo, Verlaine, Aragon…, mais il se distingue surtout par les cent cinquante chansons dont il écrit les paroles. Mêlant mots recherchés et argot, références littéraires et tranches d’humanité, vers en alexandrins et humour, il devient en 1967 le premier chanteur à recevoir le Grand Prix de poésie de l’Académie française. A cette occasion, Le Monde salue un « merveilleux artisan de la langue française ».
S’il s’illustre par sa finesse d’écriture, Brassens est aussi un compositeur accompli. Sous des allures modestes et son refus des orchestrations – « Je fais en sorte que la musique souligne les paroles, sans prendre le pas sur elles » – se cachent des mélodies ciselées, d’une précision et d’une rigueur peu communes, rythmées et complexes à interpréter.
La mort s’invite dans plus de la moitié des chansons de Brassens. Le mot figure dans soixante-sept d’entre elles, selon le site Analyse Brassens. Souvent questionné à ce propos, il dit penser à la mort « comme tout le monde » et « aimer plaisanter » avec elle. C’est le cas dans Le Fossoyeur, Trompe la mort ou Le Testament (« J’ferai la tombe buissonnière »), tandis qu’il affirme son refus de Mourir pour des idées et laisse place à l’émotion dans Le Vieux Léon.
Après sa disparition, d’un cancer généralisé, en 1981, le monument de la chanson qu’est Brassens est peu repris. Le premier hommage collectif sort en 1991, suivi en 1996 de disques de Renaud et de Maxime Le Forestier, son héritier le plus direct, avec Pierre Perret. Dans la génération suivante, Miossec et Dominique A disent leur dette envers Brassens, le rappeur JoeyStarr comme le groupe de reggae Sinsemilia le reprennent.
En quelle année est né Georges Brassens ?
Georges Brassens est né le 22 octobre 1921, à Sète. Il est le fils d’un entrepreneur en maçonnerie anticlérical et d’une veuve de guerre très croyante, qui lui transmettent leur amour des chansons.
Quelle est la ville natale de Georges Brassens ?
La ville de Sète, dans l’Hérault, non loin de Montpellier, a vu naître et grandir Georges Brassens. A l’adolescence, l’élève, peu studieux, se passionne pour la poésie, découverte grâce à son professeur de français, tout en faisant les quatre cents coups avec ses amis. Après sa condamnation avec sursis pour vol de bijoux, il s’installe à Paris, à l’âge de 18 ans. Il connaît ses premiers succès dans la chanson peu après ses 30 ans et rendra régulièrement hommage à sa ville natale, notamment dans la Supplique pour être enterré à la plage de Sète.
Mémorable
Tous les jours, des quiz et des leçons pour développer votre culture générale et votre mémoire.Qui était Jeanne Planche ?
Amie de sa tante, Jeanne Planche accepte, avec son mari Marcel, de cacher le jeune Brassens fuyant le service du travail obligatoire (STO), en vigueur dans la France occupée par les nazis, en mars 1944. Dans La Cane de Jeanne, Brassens célèbre la couturière de l’impasse Florimont à Paris, un temps son amante malgré leurs trente ans d’écart.
Est-ce que Georges Brassens a été marié ?
Georges Brassens a toujours refusé le mariage. De son vivant, le chanteur ne partageait pas, au quotidien, le même toit que sa compagne, Joha Heiman, qui l’a pourtant rejoint pour l’éternité dans son ultime demeure, au cimetière de Sète.
De quoi est mort Georges Brassens ?
Georges Brassens est mort à 60 ans d’un cancer généralisé, peu avant la Toussaint 1981. L’auteur de la Supplique pour être enterré à la plage de Sète – qui voulait que cette chanson donne envie de connaître ce lieu – sera cependant inhumé au cimetière Le Py, à Sète, dans le caveau familial. Sa compagne, Joha Heiman, l’y a rejoint en 1999. Les admirateurs viennent toute l’année s’y recueillir et visiter l’Espace Georges-Brassens proche, ouvert en 1991.
A quel âge est mort Georges Brassens ?
Georges Brassens venait de fêter ses 60 ans quand le cancer l’a emporté, le 29 octobre 1981. Le chanteur découvert par Patachou en 1952 laisse derrière lui des chansons d’anthologie, à l’instar de La Mauvaise Réputation, Les Copains d’abord, Le Gorille, Les Trompettes de la renommée ou encore Chanson pour l’Auvergnat.
Brassens, qui s’était rêvé poète et écrivain, s’étonnait que le succès soit venu de la chanson, son « violon d’Ingres ». Ses Œuvres complètes, publiées en 2007, donnent à lire ses recueils de poèmes inédits, ainsi que celui publié avec l’aide de ses proches, en 1942, A la venvole. S’y ajoutent une pièce poétique (Les Amoureux qui écrivent sur l’eau, 1954) et deux courts romans (La lune écoute aux portes, 1947, La Tour des miracles, 1953).
Qui est enterré avec Georges Brassens ?
En 1999, dix-huit ans après la mort de Georges Brassens, sa compagne, Joha Heiman, est enterrée aux côtés du Sétois. Georges Brassens n’est pas encore chanteur quand il la rencontre en 1947. La jeune femme est alors mariée. Leur histoire d’amour durera plus de trente ans ; excepté lors des vacances et des tournées, ils n’ont jamais vécu ensemble. Plusieurs chansons de Brassens évoquent « Püppchen » (« petite poupée » en allemand) : Je me suis fait tout petit, Saturne, La Non-Demande en mariage…