Stefan Zweig, auteur cosmopolite
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Qui est Stefan Zweig ?
Né en 1881 à Vienne, Stefan Zweig est un auteur autrichien, juif, passé maître dans l’art de la nouvelle et de la biographie romancée. Confronté à la fin de l’Empire austro-hongrois, puis à la montée de l’antisémitisme, l’écrivain à succès se résigne à l’exil, fuyant jusqu’au Brésil cette idéologie nazie qui le poussera au suicide.
Zweig, qui n’a jamais combattu – il a été affecté au service des archives durant la première guerre mondiale –, est un pacifiste et un européen convaincu. Ami des plus grands penseurs et hommes de lettres de son temps, il connaît le succès dès la parution d’Amok, en 1922, devenant l’écrivain de langue allemande le plus lu et le plus traduit. Ses nouvelles, de Lettre d’une inconnue au Joueur d’échecs (parue à titre posthume), en passant par Vingt-quatre Heures de la vie d’une femme et La Confusion des sentiments, lui valent une gloire mondiale.
Dans la lignée de ses nouvelles psychologiques, Zweig publie des biographies romancées qui rencontrent un large succès. L'écrivain s’attache tout particulièrement aux grandes figures historiques qu'il analyse avec finesse, notamment Marie-Antoinette (1932) et Erasme (1934).
Après l'autodafé de ses livres en Allemagne en 1933, l'écrivain d'origine juive voit son domicile perquisitionné en 1934 et quitte l'Autriche, s'exilant en Angleterre puis en Amérique. S’interrogeant sur le poids de l’écrivain face au fracas de l’Histoire, Zweig l'humaniste pacifiste qui a pris la mesure des périls à venir sans pour autant prendre parti, incarne l’esprit d’un monde confronté à sa perte.
Au terme de huit années d’exil, de guerre lasse, un soir de février 1942, celui qui fut l’incarnation de l’esprit viennois se donne la mort au Brésil, en compagnie de sa femme, Lotte, dévasté par l’idéologie mortifère en marche dans cette Europe cosmopolite qu’il aimait tant.
Comment est mort Stefan Zweig ?
Stefan Zweig se suicide au Véronal (un puissant barbiturique), en compagnie de sa femme, Lotte, le soir du 22 février 1942, dans sa maison de Petropolis, au Brésil, ultime refuge après des années d’exil. A 60 ans, l’écrivain adulé qui, depuis Amok en 1922, s’est affirmé comme un maître de la nouvelle, l’humaniste cosmopolite devenu juif errant et fuyant les persécutions nazies, quitte « le monde d’hier » (titre de son dernier ouvrage, publié après sa mort), devenu méconnaissable et invivable.
La célèbre nouvelle Le Joueur d’échecs et deux essais, l’un sur Montaigne, l’autre, inachevé, sur Balzac, paraîtront aussi à titre posthume.